
Pratiques, résultats et enjeux analysés par Mathilde Bauwin (ADA) en collaboration avec CERISE
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Depuis 2014, CERISE accompagne les institutions de microfinance (IMF) qui souhaitent évaluer leurs pratiques de gestion de la performance sociale, grâce à l’outil d’audit social SPI4, entièrement aligné sur les Normes Universelles de Gestion de la Performance Sociale. CERISE centralise les audits SPI4 réalisés au sein d’une base de données. En 2018, ADA et CERISE se sont associés pour analyser cette base de données et réaliser un état des lieux global des pratiques d’évaluation et de gestion de la performance sociale (GPS).
L’étude réalisée par Mathilde Bauwin pour ADA, met en lumière les avancées du secteur de la GPS en 2018, les forces et faiblesses des IMF en matière de GPS, ainsi que les potentielles synergies entre performances (sociale, environnementale et financière). L’étude porte sur 435 audits réalisés et transmis à CERISE par 368 IMF dans 73 pays (principalement dans les régions Amérique Latine, Caraïbes, Afrique subsaharienne et Asie).
Parmi les résultats marquants, l’étude montre que les IMF de l’échantillon obtiennent un score moyen de 65,4% en matière de pratiques de GPS, sachant que « les institutions obtenant les scores les plus faibles sont celles d’Afrique subsaharienne, les coopératives, les petites institutions en taille de portefeuille, et celles qui ciblent les zones urbaines ». Ces types d’institutions ont donc particulièrement besoin d’un appui sur les questions de GPS.
L’étude s’attache à comparer les scores des IMF de l’échantillon dans chaque dimension des Normes Universelles. Ainsi, la dimension 2 présente le score le plus faible – mise en place des procédures et processus assurant l’engagement de toutes les parties prenantes envers les objectifs sociaux – tandis que la dimension 6 relative à l’équilibre entre rendements sociaux et financiers ,obtient le score le plus élevé.
« Si les différences de scores doivent être interprétées avec précaution étant donné que certaines bonnes pratiques sont plus faciles à mettre en œuvre que d’autres, elles peuvent néanmoins aider à identifier des besoins d’appui particulier. »
Enfin, cette étude analyse également la relation entre performance sociale et performance financière. Contrairement à d’autres travaux sur le sujet, la performance sociale est ici considérée en termes de gestion et non de résultats. C’est également la première fois qu’elle est définie selon les Normes Universelles dans une telle analyse. Les résultats montrent en particulier qu’il existe une relation positive entre bonnes pratiques de GPS et qualité du portefeuille.
« L’analyse montre que toutes choses égales par ailleurs, la relation entre bonnes pratiques de gestion de la performance sociale et qualité du portefeuille est statistiquement significative, forte et positive : plus les scores de gestion de la performance sociale sont élevés, plus le portefeuille à risque est faible. »
En conclusion, l’étude révèle un certain nombre d’enjeux auxquels le secteur de la GPS devrait répondre rapidement, à savoir : mieux accompagner les IMF sur les questions de gestion de la performance sociale, adapter les normes et les outils à l’évolution du secteur, et relever le défi majeur de la collecte et l’analyse des données en continu.
Voir aussi l’article sur le blog de la Plateforme Européenne de Microfinance.